CAP HORN. —

Lot 376
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CAP HORN. —
CAP HORN. — Mission du Cap-Horn 1882-1883. Album unique de 139 photographies originales et reproductions photographiques, légendes manuscrites à l'encre bleue. In-folio oblong, demi-chagrin vert, titre doré sur le premier plat, 22 cartons portant les 139 photos (formats divers, environ 22x17 cm, 16,6x11,5 cm, 13x11,5 cm, 13x9 cm...) et 13 cartons restés blancs (Rel. de l'époque). Exceptionnel album de 139 photos anthropologiques et panoramiques, sans doute celui du lieutenant Lephay (1853-1906), météorologue de la mission scientifique du Cap Horn. Ces photos furent prises sur la grande île de la Terre de Feu au Cap Horn — à terre par le lieutenant Edmond J.-A. Payen et le Dr Hyades, — sur mer par le lieutenant Jean Louis Doze. Cet album unique est composé de 139 photos de panoramas, vues, bâtiments, pirogues, montagnes, glaciers, baies, portraits de Fuégiens, scènes de vie quotidienne... Composé avec soin à l'époque, il présente sous chaque photo une légende manuscrite. Ces légendes attribuent parfois des noms poétiques et inattendus aux vues et personnages : "la tendre Elongu-Kipa", "la belle Kmanakar-Kipa", "la case du Trocadéro, Bamer-Cove", "les petits ramoneurs", "les deux grâces fuégiennes"... La dernière double page donne, sur 4 photos accolées, un large panorama du "Golfe de la nouvelle année", avec La Romanche au mouillage, et en légendes latérales la liste des membres des équipages à terre et en mer. Ces photos seront utilisées pour l'illustration des 9 volumes de l'important Compte-rendu de la mission scientifique française au Cap Horn, publié en 1888-1891. Ce reportage photographique reste essentiel car en trois décennies, les Indiens de la Terre de Feu furent ensuite décimés par une épidémie de tuberculose. La mission rapporta au total 323 négatifs sur plaques de verre. En 1879, onze pays européens et les États-Unis décidèrent de mener une vaste étude sur les phénomènes magnétiques et météorologiques de la planète, deux sciences nouvelles à l’époque. En 1880, 15 stations polaires furent établies pour mener ces observations, dont celle du Cap Horn, confiée à la France, sous le contrôle scientifique du Muséum d’histoire naturelle et de l’Académie des Sciences. L'expédition était dirigée par Louis-Ferdinand Martial, capitaine de frégate sur le trois-mâts La Romanche. Le navire partit de Cherbourg le 17 Juillet 1882 avec 140 personnes à bord et arriva le 6 septembre en Baie Orange à 40 km du Cap Horn. L'ensemble du personnel sera de retour à Cherbourg le 11 novembre 1883. À terre, le lieutenant Edmond J.-A. Payen et le Dr Hyades se consacrent à l’observation et aux rapports anthropologiques concernant les Indiens fuégiens yahgan. Intrigués par les opérations des scientifiques, les Indiens se rendent dans le campement français et sur la Romanche. "Par de menus cadeaux comme des biscuits ou des vêtements, les Français commencent à tisser des liens avec les indigènes. Ils n’ont pas reçu l’ordre d’effectuer des études ethnographiques et anthropologiques ; celles-ci vont pourtant s’imposer à eux ! Initialement réservés aux loisirs, les appareils photographiques vont se révéler de précieux instruments pour l’étude de cette ethnie. (...) Dans un studio improvisé, ils organisent de longues séances photographiques, accompagnées de mesures anthropométriques et complétées par des moulages corporels. Doux et conciliants, les Indiens se plient volontiers à cet exercice singulier qu’ils nomment toumayacha alakana (fait de regarder avec un voile sur la tête). C’est l’occasion pour Hyades de se féliciter des progrès admirables accomplis par la photographie : "L’extrême sensibilité du gélatino-bromure a permis, en réduisant les temps de pose à un minimum, d’obtenir des photographies d’indigènes qui pouvaient à peine rester immobiles pendant quelques secondes". En mer, le lieutenant de vaisseau Doze se livre à des photographies plus spontanées, nées du hasard des rencontres. Le bateau sert de cadre à certains portraits : derrière les sujets yahgan, le bastingage, les bâches, cordes et cheminées matérialisent le choc de deux cultures. Lors des escales sur les îles, les Indiens sont photographiés dans leur cadre naturel, dans la forêt ou devant leur hutte. Ils ne sont plus traités comme des spécimens placés dans un milieu qui leur est étranger ; l’homme occidental s’efface devant le spectacle mystérieux d’une civilisation primitive et harmonieuse". (Chez les Indiens du cap Horn, par Antoine Lefébure et Séverine Charon. Trésors photographiques de la Société de géographie. L’exploration du monde. Exposition à la Bibliothèque nationale de France, 2007). Tirages inégaux, certaines photos légèrement tachées, fanées. Reliure légèrement frottée. Album exceptionnel de 139 photographies originales, composé par un membre de la mission du Cap-Horn, sans doute le lieutenant Lephay.
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